Interviews

publié le 20 juillet 2009 - 0 Commentaires

Interview: Louis Edouard Lejeune

Le joaillier créateur Louis Edouard Lejeune se prête à notre jeu de l’interview, pour nous dévoiler son univers de création et nous faire partager sa passion!

Louis Edouard Lejeune - Joaillier Createur.

Louis Edouard Lejeune - Joaillier Createur.

Plus que ravis, on recueille aujourd’hui les belles histoires d’un amoureux du bijou dont on aime particulièrement les créations; Louis Edouard Lejeune se livre ainsi à nous.
Découvrez-le sous une interview sensible, et parcourez un univers qui a déjà tout pour vous plaire!

MIJ : Pourriez-vous nous dire comment vous en êtes venu à la création de bijoux? Et à la Joaillerie plus particulièrement.
LEL : Il s’agit presque d’une histoire de famille… A 22 ans, j’ai découvert le monde de la joaillerie et ses coulisses, grâce  à mon frère aîné … Pierre, qui m’avait emmené chez un ami bijoutier, pour commander la bague destinée à sa fiancée. Un signe du destin et une révélation pour moi ; j’avais enfin trouvé ce que je souhaitais entreprendre. Avant même de quitter ce petit atelier de bijouterie, j’ai demandé à y revenir pour un stage, séduit par l’alliance subtile entre les métaux et les gemmes ; le travail d’orfèvrerie et ce mélange de précision et de raffinement qui, en fin de parcours, débouche sur une création, finalement  toujours unique.

MIJ : Qu’est ce qui selon vous fait votre force, votre différence?
LEL : Ma force si force il peut y avoir, c’est de me sentir maître d’œuvre, responsable d’un projet et de sa création. J’apprécie de me retrouver à l’origine de la conception jusqu’à  la « livraison » de l’objet, commandé, dessiné, exécuté et …réussi. Mais tous les artisans créateurs éprouvent  ce sentiment.

MIJ : Quel est le bijou ou collection qui vous représente le mieux?
LEL : De mes origines bretonnes, je  suis à jamais un inconditionnel de la mer et, de mes années d’études dans une école d’ingénieur, j’ai conservé le goût du spatial et de l’aéronautique … Je me reconnais donc assez dans une série de broches-bateaux, et dans ce pendentif, « Acrux », du nom d’une étoile de la constellation, la Croix du Sud. Un bijou qui mêle l’or blanc à des rayons pavés de diamants entourant une tanzanite, pierre d’un bleu rare et profond, et créé pour la collection « Blue Velvet ».

MIJ : Comment naît chez vous l’idée d’un nouveau bijou? Parlez nous de vos inspirations premières.
LEL : L’inspiration s’invente et se renouvelle chaque jour. Elle naît d’images retenues : il peut s’agir d’un paysage, d’une fleur, d’une abeille,  d’une silhouette croisée, ou mieux encore, du visage, de l’allure  de la cliente qui désire un bijou spécial reflétant sa personnalité. La notion de personne humaine est donc essentielle, puisqu’il faut créer une totale adéquation.
Au départ, on apprend sans savoir,  par mimétisme et admiration. Il s’agit plutôt de copie inconsciente puisée ici et là, dans un musée, un livre d’art. On reste influencé par un passé culturel et par ce patrimoine artistique qui a su vous transmettre des morceaux de rêve. Jusqu’au jour où vos propres aspirations et goûts prennent le dessus, développent votre exigence et vous poussent à lancer un pont entre l’ancien et la modernité.

MIJ : Vous arrive t-il de “jeter” des créations, de ne pas les utiliser si elles ne reflètent pas vos intentions?
LEL : Jamais, parce comme dans la fable, on ne cesse de retravailler, de remettre cent fois sur l’établi … Il se trouve qu’à mes yeux, la plus « mauvaise » création possède toujours une importance dans la conception des autres créations en devenir. On met de côté, on laisse « mûrir » comme un fruit  et on attend le déclic …

MIJ : Avez-vous un rapport particulier avec certains matériaux, métaux, pierres ou gemmes ?
LEL : Mon métier est de mettre en valeur les matières, toutes les matières avec leurs caractéristiques, mais je reconnais que j’ai un rapport spécial avec la couleur des gemmes. Les jeux de lumières ont toujours eu un effet essentiel sur moi et influent sur mon travail. Le grand secret du métier de joaillier s’inscrit, en dehors du dessin imaginé, dans la maîtrise de la brillance sur l’objet.

MIJ : Combien de temps de travail faut-il en moyenne pour qu’un bijou sorte de votre atelier?
LEL : Cela  peut demander plusieurs semaines … La naissance d’un bijou prend du temps : il faut s’en occuper, l’imaginer avant de lancer sa mise en œuvre, puis le sertir, le polir : en somme il faut l’accompagner avec attention et patience jusqu’à « son premier bal ».

MIJ : Quelle est la gamme de prix de vos créations?
LEL : Abordable je pense, jusqu’à … Tout dépend de la force  de son désir pour un bijou : d’ailleurs peut-on donner un prix à un coup de cœur ? Mais on peut toujours s’offrir – ou mieux encore se faire offrir, – un cadeau romantique comme une perle sur un fil d’une soixantaine d’euros.

MIJ : Comment décririez-vous les personnes portant vos bijoux?
LEL : En reprenant le poème du «  Rêve familier « de Verlaine, « ni tout à fait la même, ni tout à fait une autre », multiple et différente. Ces personnes devenues des clientes possèdent en commun l’envie d’aller jusqu’au bout d’un rêve de pierres très précieuses. En quelque sorte, elles sont l’illustration du désormais incontournable, « Yes we can ! »

MIJ : Etes-vous sur les salons mode, luxe et joaillerie très en vogue actuellement?
LEL : Non, car j’ai la chance de me trouver dans le cadre très privilégié du Village Royal, entre Madeleine et Concorde, pour y créer et accueillir mes collectionneuses de joyaux.

MIJ : Quelle sont les tendances de la joaillerie en ce moment selon vous?
LEL : On ne cesse d’avancer, d’inventer, d’innover. Dans le même temps on s’aperçoit à quel point les technologies d’aujourd’hui ont libéré les possibilités du montage des pierres précieuses. Grâce à elles, on peut effectuer de vraies constructions architecturales et rajouter des motifs au plus près de gemmes même fragilissimes…

MIJ : Portez-vous vos propres bijoux ? Ou d’autres créateurs s’affichent-ils dans vos coups de coeur?
LEL : Très souvent mes boutons de manchettes, mon épouse et mes filles, oui … elles n’ont  pas le choix ! Mais je reste toujours sensible esthétiquement à certaines créations.

MIJ : Quelles sont vos ambitions pour votre marque?
LEL :  Que celles qui achètent mes œuvres griffées continuent à trouver que plus on les porte et plus on aime à les porter. Chacun recherche la reconnaissance, moi aussi et,  j’aime l’idée que mes créations s’en aillent vagabonder dans le monde, au bras, au cou, aux oreilles  ou aux doigts de celles qui les ont choisies…

MIJ : Où peut-on trouver vos créations?
LEL : Principalement dans ma maison de joaillerie, 25 rue Royale, au sein du Village Royal.

MIJ : Un dernier mot pour nos petits bijoux d’internautes?!
LEL : Passez-donc me voir ou  rejoignez-moi déjà sur  www.louisedouardlejeune.com et nous verrons ensemble …

Merci Louis Edouard!

Louis Edouard Lejeune
Village Royale
25, rue Royale
Paris 8ème

Tél: 01 47 42 74 23



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